Fixation du prix de la noix de cajou à 425 FCFA-Les producteurs font des propositions au gouvernement
Dans une lettre ouverte en date du 20 Janvier 2025 adressée au Président de la République, le Syndical national des acteurs et professionnels de la filière anacarde de Côte d’Ivoire (SYNAPFA-CI) a réagi à la fixation à 425 F CFA le kg du prix bord champ 2025 de la noix brute de cajou décidée par le gouvernement. Sous la plume de son Secrétaire Général, Soumahoro Lassiné, ce syndicat explique d’entrée que l’annonce du prix durant les Journées Nationales des Producteurs du Coton et de l’anacarde qui ont eu lieu deux (2) jours plus tôt, soit du 17 au 18 Janvier 2025 à Abidjan, ne réjouit pas les producteurs. La preuve, estime le syndicat, la marge bénéficiaire des producteurs sur ce prix bord champ est de 70 F CFA par kg, parce que le prix de revient de la noix brute de cajou s’élève à 355 F CFA par kg. Autrement dit, le rendement moyen par hectare est de 450 kg et en moyenne un producteur exploite 3 hectares. Du coup, poursuit Soumahoro Lassiné, la marge bénéficiaire annuelle du producteur équivaut à 94 500 F CFA par an, un montant dérisoire vu l’ensemble des charges familiales liées au logement et à la nourriture, aux frais de santé y compris les frais scolaires des enfants. Ne voulant pas jouer aux oiseaux de mauvais augure, le Secrétaire Général propose quelques pistes de solution face à la problématique posée. Selon lui, le prix bord champ planché devrait être fixé à 500 F avec en plus, une prise en charge des producteurs pour la Couverture Maladie Universelle, leur inscription au Régime social des Travailleurs Indépendants ainsi qu’une contribution aux charges funéraires en cas de décès. A cela, pourraient s’ajouter une contribution à l’amélioration du rendement des vergers et une subvention pour la poursuite du projet de feu le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly. L’autre solution envisageable, poursuit le Secrétaire général, devrait être la suppression conditionnée du Droit Unique de Sortie (DUS) sur l’exportation de l’amande de cajou pour favoriser l’entrée des producteurs dans le capital des entreprises de transformation, grandes bénéficiaires de cette exonération. Pour le porte-parole du syndicat, cette ouverture de capital permettra d’une part de résoudre le problème d’approvisionnement des producteurs et d’autre part, elle constituera une seconde source de revenu pour ces derniers. Enfin, concernant la transformation de la noix brute de cajou, une plus-value qui permettra d’engranger d’importantes devises à la fois pour la Côte d’Ivoire que pour les producteurs, le SYNAPFA-CI propose une solution originale adossée aux ressources internes, notamment les collectivités locales et les opérateurs économiques.
Fidel Koné
Source sercom SYNAFPA-CI