“Vous avez le pouvoir d’apaiser ou d’enflammer, choisissez la paix”, lance-t-elle à la presse locale.
Quelques heures avant le lancement officiel de la campagne présidentielle dans le Bounkani, le dimanche 12 octobre 2025, la ministre du Plan et du Développement, Nialé Kaba, a tenu une rencontre avec les journalistes et correspondants de presse de la région.
Plus qu’un simple échange de courtoisie, cette rencontre s’est transformée en un appel solennel à la responsabilité médiatique, dans un contexte où chaque mot, chaque image et chaque information peut influencer le climat social.
Le journaliste est un acteur du processus de paix
Dès l’entame de ses propos, la ministre a salué le travail des professionnels des médias du Bounkani, tout en les exhortant à mesurer la portée de leurs publications. « Vous êtes les yeux et les oreilles du peuple. Dans une période électorale, le journaliste devient un acteur du processus de paix. Ce que vous dites, ce que vous écrivez peut apaiser, tout comme cela peut enflammer. C’est pourquoi je vous demande de choisir la paix », a-t-elle insisté.
Pour elle, la presse n’est pas un simple relais d’opinions politiques, mais une force morale capable d’orienter les comportements citoyens. « La responsabilité journalistique, c’est aussi savoir taire ce qui divise et faire ressortir ce qui rassemble », a-t-elle ajouté, avant de saluer la couverture régulière et objective dont bénéficient les activités gouvernementales dans la région.
Fake news et discours de haine : la ministre tire la sonnette d’alarme
Dans un contexte mondial marqué par la désinformation, Nialé Kaba a insisté sur les dangers des fake news et des publications sensationnalistes. « Les fausses informations détruisent plus vite que la guerre. En diffusant une rumeur, on détruit une réputation, on sape la cohésion sociale et on alimente la méfiance entre citoyens », a-t-elle averti, avant d’exhorter les journalistes à vérifier systématiquement leurs sources, à éviter les approximations et à privilégier les faits concrets. « En tant qu’hommes de médias, vous êtes les gardiens de la vérité. C’est une lourde responsabilité, mais aussi un honneur. Ne laissez personne vous instrumentaliser », a lancé la ministre.
Pour une campagne électorale respectueuse et apaisée
La ministre du Plan et du Développement a par ailleurs rappelé la vision du président-candidat Alassane Ouattara, qui souhaite une campagne fondée sur la fraternité et la courtoisie politique. « Le président veut une campagne sans injures, sans mépris, sans mensonge. Il nous demande d’être exemplaires dans nos propos et nos comportements. Vous, journalistes, êtes les premiers à donner le ton. Si vous gardez le cap de la vérité, nous garderons celui de la paix », a-t-elle souligné.
Elle a également invité ses collaborateurs politiques à éviter les provocations, à tenir un langage rassembleur et à respecter les adversaires. « La démocratie ne s’exprime pas dans la violence, mais dans le respect des opinions contraires », a-t-elle conclu.
Un pacte moral entre la presse et la société
En clôturant la rencontre, Nialé Kaba a rappelé que la mission du journaliste ne se limite pas à informer, mais aussi à protéger le vivre-ensemble. « La presse ivoirienne a payé un lourd tribut pendant les crises passées. Aujourd’hui, nous devons en tirer les leçons. La paix n’est pas seulement l’affaire des politiques, c’est aussi la responsabilité de chaque journaliste », a-t-elle affirmé avec gravité.
Cette rencontre, saluée par les participants, a permis d’instaurer un véritable pacte moral entre la presse et la société dans le Bounkani, à un moment où le pays s’apprête à vivre une nouvelle page de son histoire démocratique.
TDM
