Depuis près de dix (10) mois, Abidjan ne s’acquitte plus de ses factures auprès du producteur de gaz naturel Foxtrot International. C’est une information que vient de publier le média AFRICA INTELLIGENCE, ex- La Lettre du Continent, qui est un quotidien qui décrypte l’actualité politique et économique du continent africain.
Selon ce média, malgré cette dette importante, Foxtrot International qui est une filiale du groupe français Bouygues continue d’approvisionner les centrales thermiques de production électrique du pays. Mais le dossier suscite des remous au sein de la direction du groupe. Il pourrait même être évoqué par Martin Bouygues et Olivier Bouygues dans les prochains jours.
Comment la dette extérieure du pays est en train de tuer les entreprises nationales
Les deux frères, très proches du couple présidentiel ivoirien depuis plus de vingt ans, se seraient rendus, selon ce média, à Mougins (sud de la France), où séjournait dernièrement Alassane Ouattara, le Chef d’Etat ivoirien. Il faut dire que malgré un réajustement des tarifs (+ 10 % le 1er janvier 2024), le secteur ivoirien de l’électricité est particulièrement instable depuis le début de l’année, avec une multiplication des pannes et des coupures.
L’énorme dette extérieure plombe le remboursement de la dette intérieure
Sur le volet BTP, l’État, qui avait également accumulé les impavés, a régularisé, mi-2024, une partie de sa dette vis-à-vis du groupe français. Bouygues n’est pas un cas isolé: plusieurs autres opérateurs économiques actifs dans le pays font face à de nombreux impayés de la part de l’État.
Une poignée d’entreprises, notamment ivoiriennes, ont été contraintes de négocier des aménagements avec les banques, en gageant pour certaines plusieurs de leurs actifs. La situation résulte de la priorité donnée par l’État au paiement de sa dette extérieure. Ainsi, les entreprises nationales n’ont plus comme alternative de vendre au rabais, leurs actions aux banques.
La crainte pour les populations, c’est que l’augmentation du tarif de l’électricité pour chaque ménage n’ait pas eu le résultat escompté pour le gouvernement ivoirien. Ce dernier pourrait être tenté de remettre une autre augmentation plongeant ainsi dans une détresse innommable des millions de personnes qui ploient déjà sous le poids de la pauvreté. Quoiqu’il en soit, les jours, les semaines ou mois à venir, nous situerons.
Olivier Guédé
Photo légendée : La dette ivoirienne plombe les recettes de l’Etat et entraîne le pays dans un cercle vicieux.