Le préfet, le commissaire de police, le commandant des FACI et celui la gendarmerie, le chef de la douane de Sipilou, tous limogés
L’armée appelée en renfort avec l’opération « Verrou 332 »
Le Général de Corps d’Armée Lassina Doumbia, Chef d’Etat-Major Général des Armées a pondu une déclaration dans laquelle il informe l’opinion publique que les Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire et les paramilitaires vont conduire une opération pour contrer la fuite intensive du cacao ivoirien vers la Guinée. Une implication des militaires due au fait de l’échec et de la complicité des plusieurs administrations publiques dans cette fraude. Voici le communiqué du Général Lassina Doumbia.
Depuis le 02 octobre 2024, les Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire et les Corps Paramilitaires conduisent l’opération « Verrou 322 » pour lutter contre la fuite des produits agricoles de rente.
Dans ce cadre, des enquêtes sont menées dans les zones de persistance du phénomène. Pour ce qui concerne l’ouest du pays, les investigations ont révélé la complicité et l’implication d’autorités administratives et militaires dans l’exportation illicite de ces produits vers un pays voisin.
Des sanctions administratives ont été immédiatement prises à l’encontre de ces personnes par leurs différentes hiérarchies, sans préjudice de poursuites pénales.
Ainsi, le préfet du département de Sipilou, le commissaire de police de ladite ville, le chef du détachement des FACI, le commandant de la brigade de Gendarmerie et le chef de Bureau des douanes ont été immédiatement relevés de leurs fonctions. Les enquêtes se poursuivent afin de démanteler tous les réseaux sur l’ensemble du territoire national.
Le Chef d’Etat-Major Général des Armées en appelle à la responsabilité et à l’engagement citoyen de tous les acteurs dans cette action de sauvegarde de l’économie nationale.
Fait à Abidjan, le mardi 14 janvier 2025.
Le Général de Corps d’Armée Lassina Doumbia, Chef d’Etat-Major Général des Armées.
Photo légendée : Général de Corps d’Armée Lassina Doumbia, Chef d’Etat-Major Général des Armées.
NB : Les titres et le chapeau sont de la rédaction.
Encadré
LE SYSTÈME PUBLIC EST TOTALEMENT POURRI JUSQU’À L’OS
Nous l’écrivions dans une de nos éditions passée, la Guinée est devenue aujourd’hui, le nouveau foyer de la contrebande de cacao en Afrique de l’ouest. Ainsi, le 3 janvier dernier, l’Agence Reuters rapportait qu’environ 8.500 tonnes de cacao ivoirien étaient passées en Guinée de manière illégale le 24 décembre dernier. Cette situation qui pourrait faire sourire si elle n’était pas préjudiciable au premier producteur mondial de cacao est la dernière manifestation d’un trafic qui ne connaît aucun répit. Sur l’ensemble du dernier trimestre, des exportateurs interrogés par l’agence de presse estiment que 50.000 tonnes de cacao ivoirien ont traversé la frontière, ce qui représente au niveau actuel des prix, un manque à gagner d’environ 573 millions $ soit plus de 365 milliards FCFA pour la Côte d’Ivoire.
Beaucoup d’Ivoiriens se demandaient comment de telles quantités de cacao pouvaient-t-elles quitter le territoire national en toute impunité. Le couperet vient de tomber avec le communiqué du Général de Corps d’Armée Lassina Doumbia, Chef d’Etat-Major Général des Armées. « Pour ce qui concerne l’ouest du pays, les investigations ont révélé la complicité et l’implication d’autorités administratives et militaires dans l’exportation illicite de ces produits vers un pays voisin », dit le Général Lassina Doumbia. Et ces complicités ont finalement été démasquées. « Ainsi, le préfet du département de Sipilou, le commissaire de police de ladite ville, le chef du détachement des FACI, le commandant de la brigade de Gendarmerie et le chef de Bureau des douanes ont été immédiatement relevés de leurs fonctions. Les enquêtes se poursuivent afin de démanteler tous les réseaux sur l’ensemble du territoire national », poursuit le Chef d’Etat-Major Général des Armées. Malheureusement, ces derniers ont réussi à faire beaucoup de torts à l’économie nationale puisque le pays enregistre une perte sèche de plus de 365 milliards FCFA.
Voici une affaire qui donnera à coup sûr du grain à moudre à ceux qui disent que « l’ennemi venant de l’extérieur ne pourra t’atteindre que si tu es livré par les tiens ».
Olivier Guédé